Cour des comptes. Les « sages » dénoncent la présence de contrôleurs à bord des trains et préconisent l’accélération de l’ouverture à la concurrence et la filialisation des transports régionaux.
La Cour des comptes a rendu public, mercredi 23 octobre, un rapport intitulé « Les transports express régionaux à l’heure de l’ouverture à la concurrence ». C’est en réalité à une attaque en règle contre le service public ferroviaire que se sont livrés les «sages».
Le service public dans lecollimateur
Les TER transportent chaque jour 900 000voyageurs à bord de 7 000trains sur plus de 20 000kilomètres de voies ferrées, plus 1 300cars. Un service public du quotidien qui souffre particulièrement du manque de moyens alloués à l’entretien des voies et de la politique de suppression massive de guichets, de gares et de lignes menée par la SNCF pour des motifs de rentabilité. Si la Cour des comptes reconnaît que la baisse sensible de fréquentation des TER s’explique en partie par la concurrence des « cars Macron », elle estime surtout que « les difficultés de gestion rencontrées par l’exploitant » sont dues aux grèves et aux « coûts d’exploitation en hausse constante » (4,1milliards d’euros en 2017), dont elle attribue la responsabilité partagée aux Régions et à la SNCF. « Les premières en maintenant un niveau de service en gare (guichets) ou à bord des trains (présence de contrôleurs) dont l’efficacité est discutable.» Il fallait oser dénoncer la présence de contrôleurs à l’heure où cette présence est plébiscitée par les usagers. «La seconde (…) à cause d’une organisation du travail peu efficace, d’une trop faible polyvalence des agents et d’une augmentation trop automatique des salaires ». Et suite à cette charge contre les salaires, la Cour a dénoncé « le coût du régime spécial de retraite des cheminots ».
Un encouragement à la casse
La Cour des comptes décline ensuite neuf recommandations, parmi lesquelles le transfert de la propriété des infrastructures aux Régions qui le souhaitent, l’augmentation du prix du billet pour l’usager, la suppression de certaines lignes, l’accélération de l’ouverture à la concurrence et la filialisation totale de l’activité TER.
Un « acharnement politique qui frise l’indécence et confirme la stratégie du gouvernement : en finir avec le train public », a immédiatement réagi la CGT cheminots.
Rédigé le 31/10/2019
René Granmont