Et l’USAP a encore une fois échoué à l’extérieur… contre Rouen, une équipe qui vient de monter en Pro D2 et qui, sans rien retirer de sa valeur, semblait à portée de joueurs expérimentés dont une bonne partie a joué en Top 14 !
On pourra arguer que le climat normand, empuanti par les relents de l’incendie de l’usine Lubrizol, n’était pas des plus favorables à un grand match de rugby. Mais les joueurs rouennais n’ont pas bénéficié de conditions plus agréables. Alors ?
Comme contre Provence Rugby ou contre Carcassonne, les joueurs de l’USAP ont d’abord dominé le match, marquant un essai au bout d’une demi-heure de jeu. Puis, comme au cours de ces matchs précédents, l’équipe s’est délitée, est devenue fébrile, impuissante. Elle s’est fait déborder, laissant tomber les ballons, pliant même en mêlée, cette mêlée qui était un peu la marque de fabrique du jeu catalan. Et multipliant les fautes, un mal rédhibitoire quand l’adversaire possède un buteur !
Une équipe sans âme ?
Flotte alors l’impression que les joueurs sont déboussolés, impuissants à mettre en place une tactique de jeu mettant à mal la stratégie de l’adversaire, misant sur des exploits individuels pour pallier une faillite collective. D’où vient ce mal chronique d’une Usap qui, jadis, savait revenir aux fondamentaux du rugby pour se relancer face aux difficultés et qui, aujourd’hui, semble déroutée dès qu’apparaissent les premiers revers de la partie ? Manque de volonté, manque d’engagement, dit l’entraîneur. Manque de lucidité, blocage psychologique, disent d’autres. Faute des entraîneurs, voire du président, crient des supporters désabusés.
Chacun y va de son analyse. Mais c’est d’abord au staff et aux joueurs de vraiment se remettre en question.
Car force est de constater que Patrick Arlettaz n’est pas le seul à être en colère, mais qu’elle gronde aussi dans les rangs des supporters catalans. Ils ne pourront pas se satisfaire d’une victoire étriquée à domicile pour effacer leur déception devant le piètre bilan de leur équipe favorite. En effet, depuis la finale de Pro D2 en 2018, l’Usap n’a engrangé que quatre victoires sur 37 matchs. Et si, comme nous l’avons déjà malheureusement écrit, ces supporters ont pardonné les échecs devant des équipes de Top 14 de force supérieure, ils ne pourront accepter que leur équipe montre encore longtemps une aussi pâle figure que celle qu’elle a présentée en fin de partie en Normandie.
R.G.