Rugby à XV. Le déplacement catastrophe (à tous les sens du terme) à Rouen a-t-il été un choc salutaire ? On peut l’espérer car, dimanche, face à Soyaux-Angoulême, l’USAP a signé un match de grande qualité. Les joueurs y ont mis tous les ingrédients : agressivité, discipline, variété du jeu, envie…
C’est dire que l’USAP avait retrouvé les fondamentaux sur lesquels s’appuyer pour imposer son jeu. La mêlée qui fut longtemps un des titres de noblesse des Catalans a – enfin – tenu bon et infligé quelques pénalités aux Angoumoisins. Même chose pour les touches, nombreuses, qui furent bien négociées – à l’exception de la première – et débouchèrent assez souvent sur des groupés pénétrants efficaces. Quant à la défense, elle fut, excepté durant dix minutes au début de la seconde mi-temps, intraitable.
Alors quand les joueurs se trouvent et retrouvent leurs marques, ils prennent plaisir à jouer et oublient l’indiscipline qui a contribué à quelques défaites. Qu’on en juge: six pénalités concédées alors que l’USAP avait été sanctionnée seize fois à Rouen.
Ce fut donc un match de très bon niveau avec sept essais pour l’USAP contre un pour ses adversaires. Ce qui faisait dire à l’entraîneur de Soyaux-Angoulême que ses joueurs avaient découvert ce qu’était «le vrai niveau de la Pro D2».
Faut-il en conclure que la titularisation ou l’entrée de jeunes issus de l’école de rugby du club (Alban Roussel, Matteo Rodor, Lucas Dubois, Lucas Velarte, Sacha Lotrian) ont été à l’origine de ce renouveau de l’USAP? C’est peut-être aller vite en besogne. Comme le soulignait Damien Chouly (33 ans), bien moins surpris de la qualité de leur prestation que nombre de supporters, «on a la chance d’avoir un groupe étoffé avec des jeunes de qualité qui répondent présents quand on fait appel à eux.» Et Patrick Arlettaz, légèrement ironique («Vous ne me demandez pas si je vais démissionner!») de préciser: «Ces jeunes sont dans une bonne dynamique, ont une grande maturité. C’est de bon augure pour la suite car l’osmose se fait petit à petit entre jeunes et anciens.Cette équipe a des qualités et je crois en elle.» Il est sûr que l’arrivée de ces «novices», qui jouent tout de même au rugby depuis quelques d’années, va accroître la concurrence sur certains postes et pousser chaque joueur dans ses retranchements.
Cela peut permettre de croire que, même si on n’est jamais à l’abri d’une contreperformance, l’USAP a enfin retrouvé le chemin du beau et bon rugby et du succès.
Rédigé le 11/10/2019
René Granmont