Durée : 4 h15. Dénivelé : 490 m cumulé. Difficulté : moyen. Conditions : licence annuelle 35 euros ou assurance journalière 3 euros. Repas : grillade : apporter apéro, vin, eau, viande... Départ : 8 h 30 au parking de la piscine du Moulin à Vent à Perpignan.
Un peu d’histoire...
En remontant le Mondony, d’abord ses gorges, puis son étroite vallée, l’horizon devant nous est barré par une curieuse montagne qui se termine en dents de scies. Cette montagne s’appelle « Roc Saint-Sauveur(1) », mais son nom primitif est certainement « Mont Doyn », d’où̀ jaillit le Mondony du côté oriental et le Terme du côté occidental. Les deux torrents se rejoignent en aval du hameau de Montalba, au lieu-dit « Riu Banys ».
Le Montdony : (du latin Mons-Montis désignant aussi bien un mont qu’un château situé sur une hauteur) ; château portant le nom d’un possesseur soit Dominus, soit Donnius, soit Dominus ; tous trois attestés et aboutissant à Doimno ou Doinno puis à Dony d’après Lluis Basseda.
Le castrum de Monte Domno est mentionné pour la 1ère fois en 1020 dans un acte par lequel le comte de Besalu Bernard « Taillefer » lègue à sa femme Tota, en douaire, le Vallespir avec Castellnou et le château de Monte Donno et à sa fille, Constancia, l’alleu de Cortsavi. Il est encore cité au XIIe siècle sous les noms de Mons Doin et la Roca de Mont Doyn.
En 1241(2) sont mentionnés simultanément les châteaux de Mondony et de Montalba. Ce dernier, situé juste au-dessus du village, supplante alors l’ancien château de Mondony, plus isolé et progressivement délaissé, bien que celui-ci soit encore mentionné en 1400 sous le nom de « Sant Salvador de la Roca de Montdony ».
En réalité, Montalba n’est pas un hameau, mais une commune, une commune sans village faite de métairies isolées : Can Felix, le Moli Serrado, les deux Griffes, Pagris, etc... A Montalba même, il y a l’église, l’ancienne Mairie-école et une maison. Et il y a aussi un pan de grosse muraille, habillée de lierre et percée de petites ouvertures carrées (opes ou rudiments de meurtrières).
Un contrefort monte de là tout droit vers le sommet du Mont Doyn; le long de ce contrefort, on pouvait voir d’abord, dominant Montalba, le reste d’une petite tour donjon rectangulaire et, plus haut, beaucoup plus haut (à 820 m) sur le flanc de cette montagne, une tour de guet qu’on ne voit plus parce qu’elle est écroulée parmi les bruyères, mais qui est signalée par la carte au 1/25000e de l’I.G.N. Cette tour reliait le château aux tours de Batera, du Roc de Majorqua (dominant le château de Castellnou) et dels Banys.
En 1088 un dénommé Raymond ou Raymond-Matfred, dit Bracads, prête serment à Guillem, archidiacre d’Elne et vicomte de Castellnou pour les châteaux de Castellnou, de Serrallonga , de Pena et de Mondony, qui reste par la suite sous la coupe de la famille de Serralongue.
En 1241 sont mentionnés simultanément les châteaux de Mondony et de Montalba. Le château de Mondony est peu à peu délaissé au profit de celui de Montalba, autour duquel se développe l'actuel village.
Vers 1310 la famille de Serralongue-Cabrenç n'a plus de descendants mâles et la seigneurie passe alors à la famille de Rocaberti puis enfin à la famille de Ros qui en garde la jouissance jusqu'à la Révolution française.
Au XVIIe siècle le village est cité sous le nom de « Montalba de Paracolls », en référence au hameau de Paracolls situé à l'ouest du village au pied du col éponyme sur lequel se trouvait un autre château et désignant de fait par son nom un col fortifié.
Pour le différencier du village de Montalba situé près d'Ille-sur-Têt, le hameau est mentionné́ à partir du XVIIIe siècle sous le nom de Montalbà dels Banys ou Montalba les Bains, en référence à l'ancien nom d'Els Banys, puis à partir de 1840, Montalba d'Amélie lorsque Els Banys ou Les Bains devient Amélie-les-Bains et sera rattaché à la commune d’Amélie-les-Bains-Palalda le 1er janvier 1963.
Santa Engracia
Dépendance de l’abbaye bénédictine d’Arles-sur-Tech, Sainte-Engrâce fut également le siège d’un prieuré, attesté seulement à partir de l’année 1369. Au XVIIe siècle, son statut avait encore changé. Elle était alors mentionnée dans les textes comme ermitage sous le vocable « hermita de Santa Engracia » en 1688.
L’église est simple et de petites dimensions. La nef voûtée en berceau ouvre sur une abside semi-circulaire fermée par cul-de-four. L’accès primitif était au sud. Il fut remplacé par une grande porte ménagée à l’ouest, sous une des fenêtres à double ébrasement qui éclairaient la nef.
L’intérieur était entièrement crépi, ce sont les parements extérieurs qui nous renseignent sur le mode de construction. Ainsi a-t-on employé des pierres cassées au marteau, disposées sans grande régularité.
Dans le sanctuaire, le pied de l’autel porte une inscription peinte, datée du XIe siècle par l’épigraphie : HIC SUNT RELIQUIE SANCTE ENGRA [CIAE] (« ici sont les reliques de sainte Engrâce »). Par ses caractéristiques architecturales de tradition romane la chapelle pourrait correspondre à la fin du XIe siècle.
Pour tout renseignment, tél à : Jean-François 04 68 56 81 03 / 06 20 40 63 05
(1) Il s’agit certainement ici d’une « christianisation » d’un culte antique, car le Roc était l’objet d’un rite, il y a encore 90 ans(1930). Le jour de Sainte Croix, le 3 mai, on montait en procession, curé en tête, par un sentier partant du hameau de Montalba et se dirigeant droit sur le pic ; il était jalonné de trois croix en fer forgé et s’appelait « le chemin des Evangiles ». A chaque croix, le prêtre lisait « un évangile » et le quatrième était lu au sommet même du mamelon principal, accessible après une courte varappe que l’officiant exécutait pieds nus.
(2) Des actes de 1241 et 1313 prouvent que ces deux ouvrages ont coexisté à ces époques.
1241 : hommage par Guillem de Castellnou et son fils Jauzbert, rendu à Nunyo Sanche, pour les châteaux de Mont Doyn, Mont Alba et Serrallonga.
1313 : hommage rendu au roi Majorque par Beatrix, vicomtesse de Rocaberti, fille et héritière universelle de Bernard-Hug de Serrallonga, pour les châteaux de Rayners, Cabrenç, Montalba, Palauda, la vall de Mont Doin, pour Fontanils, Vilaroja, Vilar Castelar, etc...
(*) Le Perpignan Omnisports des Travailleurs-es, association affiliée à la F.S.G.T.